Bouddhisme - Le pont vers la liberté totale, plan B
Le Bouddha de la Grande Pagode du bois de Vincennes |
Y-a-t-il une vie après la Scientologie ?
De nombreux scientologues se sont acharnés pendant des années à gravir le pont, pour finir désabusés, ruinés, abandonnés ou harcelés par le groupe auquel ils ont tout donné.
Alors ils quittent la Scientologie en toute apathie, ou bien encore avec fracas en devenant des critiques acharnés.
Mais il existe une voie du milieu.
Pour ma part, après 15 ans de Scientologie, après m'être ruiné plusieurs fois pour finalement devoir tout reprendre à zéro, j'ai quitté ce vampire temporel et spirituel, et j'ai choisi le Bouddhisme comme nouveau pont vers la liberté totale.
Voici quelques comparaisons qui permettent de positionner le Bouddhisme par rapport à la Scientologie :
Si on se casse la figure en Scientologie, le Bouddhisme est
une façon fiable de rebondir en poursuivant des buts similaires.
Le but de l’homme
Selon la Scientologie, le but de l’homme est la survie. Pour
atteindre ce but général, il est recommandé d’atteindre des buts particuliers :
état de clair et OT.
Selon le Bouddhisme, le but de l’homme est le bonheur et
l’élimination de la souffrance. Pour atteindre ce but général, il faut
atteindre l’état d’éveil (libération des illusions et des conditionnements du
mental et de l’univers physique. C’est peut-être ce qui a incité Hubbard à dire
que Bouddha extériorisait les gens).
Les buts de l’homme selon le Bouddhisme et la Scientologie
peuvent sembler équivalents, cependant ils mènent à des cheminements différents
dans le domaine de l’éthique et de la pratique.
L’éthique
La définition de l’éthique dépend du but de l’homme.
En Scientologie, l’éthique est ce qui procure un maximum de
survie et un minimum de destruction sur un maximum de dynamiques.
L’éthique bouddhiste est conçue pour favoriser le bonheur et
éliminer la souffrance des êtres sensibles.
Ces définitions mènent à des attitudes similaires sur
plusieurs points, par exemple le fait de ne pas faire de mal à autrui.
Mais la définition bouddhiste donne plus d’importance à des
facteurs tels que la « pensée juste » et la « parole
juste ». Selon le bouddhisme il est important de penser de bonnes pensées
et d’éliminer les émotions négatives.
L’entraînement va donc comprendre l’utilisation « d’antidotes »
aux pensées et émotions négatives
Les causes de la souffrance
En Scientologie on ne parle pas tellement de souffrance, on
parle plutôt d’aberration. La cause de l’aberration est le mental réactif,
notamment les engrammes.
Selon le Bouddhisme, la souffrance provient de deux causes
principales : les empreintes karmiques et les émotions aliénantes
(principalement désir, haine, ignorance). De ces deux causes, les émotions aliénantes
sont la principale, et de toutes les émotions aliénantes, l’ignorance est la
principale, car le désir et la haine proviennent d’un statut erroné accordé aux
objets (notre mental est formé d’illusions que nous prenons pour la réalité).
Les empreintes karmiques sont les traces laissées sur le
flux de la conscience par les actes des vies passées. La Scientologie travaille
surtout sur les empreintes karmiques, alors que le bouddhisme s’occupe surtout des émotions aliénantes.
Les émotions
Ici aussi, le classement des émotions est réalisé en
fonction du but assigné à l’homme.
En Scientologie les émotions sont classées en termes de degré
de survie.
Dans le Bouddhisme, les émotions sont classées en termes de
bonheur. Les émotions positives sont celles qui favorisent le bonheur et
réduisent la souffrance, les émotions négatives sont celles qui réduisent le
bonheur et augmentent la souffrance.
Dans le Bouddhisme les quatre émotions positives principales
sont, par ordre décroissant : l’amour, la compassion, la joie et
l’équanimité. L’amour étant défini comme
le désir que tous les êtres sensibles soient heureux, la compassion étant le
désir qu’ils ne souffrent pas. Les 5 émotions négatives principales sont
l’ignorance, le désir, la haine, l’orgueil, la jalousie.
L’ignorance selon le bouddhisme (ignorance de notre vraie
nature) pourrait se comparer à « delusion » sur l’échelle des tons en
anglais. L’échelle des tons ignore le
désir (qui est placé sur l’échelle CDEI) ainsi que l’orgueil et la jalousie.
Les bouddhistes effectuent un travail régulier sur leurs
émotions : détection des émotions négatives et application d’antidotes
pour les pacifier et les supprimer. Alors qu’en Scientologie il existe quelques
exercices sur les émotions, mais ce n’est pas un travail aussi assidu que dans
le Bouddhisme.
Le mot compassion est placé très bas sur l’échelle des tons
en français, alors que la compassion est tout en haut de l’échelle bouddhiste.
C’est un problème de traduction, le mot anglais « Sympathy » ayant
été traduit par compassion. En scientologie j’ai longtemps cru que la
compassion était une émotion négative, alors qu’en fait c’est l’une des plus
nobles. Finalement c’était un problème de traduction.
Positionnement dans le temps
En Scientologie, mis à part quelques procédés tels que les
procédés objectifs, les procédés ciblent le plus souvent des incidents et
considérations du passé.
Les techniques bouddhistes fonctionnent surtout dans le
temps présent. Il existe deux grandes catégories de techniques de méditation :
méditation analytique et méditation avec concentration dans le temps présent.
La méditation analytique peut faire un peu référence au passé, car elle
consiste à examiner comment les principes bouddhistes peuvent s’appliquer et
pour cela il est utile de faire appel à sa propre expérience. Les techniques de
méditation avec concentration sont entièrement effectuées dans le temps
présent.
Le style des techniques
En Scientologie, les procédés sont délivrés de façon
intensive sur une période de temps limité. En dehors des procédés, le mental
est livré de nouveau à ses automatismes.
Les techniques bouddhistes sont appliquées au quotidien. Par
exemple je médite tous les jours. Cette prise en main quotidienne du mental
permet d’éviter les dérapages.
Degré d’autonomie
Pour avancer en Scientologie, il faut que plusieurs facteurs
soient en place :
- Les finances, pour pouvoir payer les contributions
- Un C/S et des auditeurs entraînés
- Electromètre
Le Bouddhisme permet donc une plus grande autonomie, ce qui
peut s’avérer précieux en temps de catastrophes. Par exemple la princesse
Tibétaine Ani Patchen, qui a été torturée pendant des années dans des prisons
chinoises, et qui a pu surmonter la torture grâce à son entraînement
bouddhiste. Ou encore les situations désespérées lorsque personne n’est là pour
nous aider, par exemple au moment de mourir.
Entrée dans le corps
Selon la Scientologie, le thétan prend possession du corps
au moment de la naissance. De ce fait l’avortement est acceptable sur le plan
de l’éthique.
Selon le Bouddhisme, l’être spirituel se lie au corps au
moment de la conception. De ce fait l’avortement est considéré comme un crime.
Réincarnation
Selon la Scientologie, le thétan est immortel. Après la
mort, il va passer quelque temps dans la zone d’entre deux vies puis se
réincarner dans un nouveau corps.
Le Bouddhisme propose un scénario similaire, en précisant
les divers types de réincarnation possibles : divinités, démiurges, êtres
humains, animaux, fantômes faméliques et êtres des enfers.
Gestion de la mort
En Scientologie je n’ai pas trouvé de conseils sur
l’attitude à adopter au moment de mourir.
Le Bouddhisme conseille d’éviter tout attachement, tout
regret, toute émotion négative, car cela pourrait compromettre la renaissance
future. En quelque sorte il faut avoir un niveau de ton élevé au moment de
mourir ( ! ). Il est conseillé également d’entrer dans un état de
recueillement méditatif, qui devrait permettre aux personnes entraînées de ne
pas sombrer dans l’inconscience après la mort. Il existe également des
techniques qui peuvent être utilisées par les amis du défunt après sa mort afin
de faciliter sa progression dans la zone d’entre deux vies (appelée bardo par
les bouddhistes).
Il est recommandé également de quitter le corps par le haut
(sommet du crâne), ce qui permet d’accéder plus aisément à une renaissance
humaine. Quitter le corps par le bas (organes sexuels) peut mener à une réincarnation
sous forme animale.
Effets sur la santé
En Scientologie, des lettres de succès mentionnent souvent
des améliorations au niveau de la santé. Il n’existe pas d’étude scientifique
sur le sujet.
Depuis une dizaine d’années, de nombreuses études scientifiques
ont mesuré les effets des techniques de méditation sur la santé. Ces études
portent souvent sur des groupes de 100 ou 200 personnes, avec un groupe témoin qui
ne médite pas et un groupe qui médite. Les mesures mettent en œuvre analyses
biologiques et imagerie cérébrale. Les résultats trouvés sont :
- Amélioration des défenses immunitaires
- Augmentation de densité de matière grise dans le cerveau
- Réduction de la tension artérielle
- Réduction du stress physiologique
- Protection des télomères (la dégradation des télomères serait une des causes du vieillissement).
Existe-t-il un mental sain ?
Selon la Scientologie, oui : un mental débarrassé de
ses aberrations est sain.
Selon le bouddhisme, de par sa nature même, le mental ne
peut pas être complètement sain. Le mental utilise des objets mentaux qui sont
des illusions, car ils ne sont que des représentations caricaturales de la
réalité et ils ne tiennent pas suffisamment compte des relations
d’interdépendance profonde entre les phénomènes.
Autrement dit l’état de clair ne suffit pas. Même un clair
est encore pris dans le filet des illusions.
Pratique de l’altruisme et de la compassion
La Scientologie recommande d’aider les autres. Mais dans la
pratique elle a tendance à se désintéresser des personnes qui ont de mauvaises
statistiques. Hubbard critique les gouvernements socialistes qui aident les faibles
et les malades, car selon lui cela encourage les mauvaises statistiques.
Selon le Bouddhisme, la compassion doit être universelle et
s’appliquer à tous les êtres quel que soit l’état dans lequel ils se trouvent.
L’altruisme est un facteur clé du progrès spirituel. Nous sommes liés aux
autres beaucoup plus que nous le pensons. Aider les autres est la meilleure
façon de s’aider soi-même.
Conclusion (provisoire)
Le Bouddhisme et la Scientologie attaquent le problème des misères humaines sous deux angles différents, qui à mon avis ne sont pas
forcément opposés mais plutôt complémentaires.